Arrivée par surprise !

Moka était partie en courant de la classe avant qu'elle ne fasse quoi que ce soit de mal. Sa tenue était toujours la même, plutôt provocante ! Elle courut un peu partout. Elle prit un chemin un peu par hasard. Elle vit un grand bâtiment qu'elle ne connaissait pas. Curieuse, elle ouvrit la porte. Il n'y avait aucune lumière, elle n'osait pas en chercher une. Elle entra, elle voyait un peu la salle principale du rez de chaussée, c'était un endroit plutôt pour les aristocrates. Elle entendit un bruit étrange qui la fit avoir peur. Elle se tourna de tous les côtés, elle monta les escalier, traversa une porte et un couloir s'offrit à elle. Elle crut voir quelqu'un au loin mais elle ne pourrait dire qui c'était, il faisait trop sombre. Nous savons qu'en plein jour les vampires dorment en ces lieux, elle, elle ne le sait pas. Elle ouvrit la porte la plus proche, elle ne savait pas du tout ou elle menait. Elle entra, c'était une chambre. Elle ferma la porte derrière elle, s'assied par terre adossé à un mur, essoufflée, elle essayait de se calmer et de se poser un peu, quelques instants. Elle se disait qu'elle n'aurait jamais du entrer dans ce bâtiment, qui dans l'obscurité semblait terrifiant. Une chose était sur, tout cela lui avait fait passer son envie de sang.

Il y avait longtemps que Vladimir n'était pas sortie de sa chambre. Recroquevillé dans l'obscurité, il broyait du noir dans un coin de la pièce. Bien sur, il allait voir le monde de temps en temps, il prenait fuite par la fenêtre mais il essayait d'avoir le moins possible de contact avec les autres et il évitait aussi Moka. L'ambiance de la chambre n'avait rien de très accueillant, elle était plongé dans le noir et Vladimir n'avait pas fait attention au bruit de la porte qui venait de claquer. L'albinos attendait, il n'avait pas la force de bouger, assis sur le bord de la fenêtre. Une personne venait d'entrer par effraction et le premier réflexe de Vladimir, fut d'agripper son couteau suisse, accroché à sa ceinture. L'albinos, depuis qu'il avait envoyé ballader Moka, était devenu un ermite, un ours qui n'avait pas l'air d'apprécier les visiteurs. Il se décida enfin à se lever et à quitter la fenêtre afin de s'avancer vers l'endroit où la respiration était la plus forte. Il brandissait la lame aiguisé du couteau en direction de cet intrus, cet inconnu qui n'avait pas lieu d'être là...

Moka entendit des bruits de pas s'approcher d'elle. Elle vit une lame de couteau qui paraissait bien aiguisée. La belle se leva assez effrayée. C'est à ce moment la qu'elle regrettait d'être entrée dans un lieu inconnu. Elle se leva pour s'écarter du danger. Son regard semblait terrorisé.

- Je... Je me suis perdue mais il n'y a pas de soucis je peux m'en aller... Si vous me laissez en vie.

Toute cette phrase elle l'avait dit d'une voix tremblante. Ce qui l'effrayait était qu'elle ne savais en rien à quoi ressemblait la personne qui était en face d'elle. Elle se prit quelque chose dans les pieds, se cogna au mur en appuyant sur le bouton allumant la lumière. Elle était à nouveau par terre. Au moins elle pouvait voir le visage de l'homme.

Lorsque Vladimir entendit une voix de jeune femme qui lui était familière, il sursauta et manqua de tomber par terre. Ce n'était pas n'importe qui, c'était Moka mais elle n'était pas en colère, elle le vouvoyait et semblait ne pas le connaitre. Tous les membres de Vladimir tremblaient, il lâcha son couteau et un bruit de ferraille retentit sur le parquet glacial de la chambre. L'albinos était abasourdi et il n'avait aucune idée de comment réagir face à la brune. La belle vampiresse tomba et alluma la lumière, ce qui fit du mal à Vladimir qui cacha immédiatement ces yeux éblouis. Il les fermait assez fort pour pouvoir continuer à vivre dans le néant le plus total. Il désirait que Moka parte pour son bien et le sien, il voulait qu'elle s'en aille loin de lui, il avait envie d'être seul comme toujours et le seul moyen de la faire partir, serait de l'effrayer. Vladimir avait la rage en lui, alors ce ne fut pas difficile de lui rétorquer agressivement.

- Je te laisserais en vie si tu pars rapidement ! Je n'aime pas les intrus alors dépêche-toi de quitter cette chambre sinon je le ferais par la force ! Tu n'as rien à faire ici, gamine !

Il toussa et manqua de s'étouffer. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas parlé et qu'il n'avait pas hurlé sur quelqu'un ! Il n'osait pas affronter le regard de la vampiresse, sa gorge était sèche et l'odeur de la jeune femme lui faisait envie...

Moka se leva, quand elle était tombée, elle s'était pris quelque chose de plutôt pointu. Son pied saignait et pas qu'un peu. La belle ramassa le couteau. Elle hésita un petit instant à aller lui rendre mais elle s'approcha et le lui tendit. Elle essayait de le regarder dans les yeux même si elle avait peur de sa réaction, elle le lui tendit. Ce visage lui disait quelque chose, elle voulait se souvenir. Au fond d'elle elle sentait qu'elle avait moins peur, comme-ci elle le connaissait très bien et qu'elle était habituée à la façon d'agir de l'homme.

- Je dois me souvenir... Je suis sur de vous connaitre...

Elle caressa la joue du jeune homme, elle l'embrassa, elle ne savait ce qui l'avait pousser à agir de la sorte. Ce goût... Elle s'en souvenait.

- Vladimir Ionescu !

Elle ne saurait dire pourquoi mais en se rappelant de lui, Jessie, Kaito et pleins d'autres personnes lui revinrent en mémoire. Tout lui était revenu.

- Je me souviens, je me souviens de tout à présent ! Merci !

Elle lui sauta au cou. Elle se rappela qu'ils étaient en froid. Elle se recula un peu, son cou était dénudé et plus que tentant, tout comme sa tenue. Bref ! Une proie facile !

- Pardon je n'aurais pas du...

Les yeux de Vladimir devinrent rouges écarlates. Il eut soudain un noeud dans la gorge, il n'avait pas eu de sang depuis plusieurs jours et il adorait celui de Moka. Seulement, il ne pouvait la mordre car tout les deux, il étaient en froid et ce ne serait pas correcte... Quel idée ! L'albinos se remit les idées en place, il avait tellement changé, il ressemblait de plus en plus à Niels ! Effrayant, non ?
Il baissa la tête, confus et tristement, il répliqua à la brune.

- Je t'ai demandé de partir, s'il te plait. Laisse-moi, je veux être seul !

Il lui tourna le dos froidement, avant de regarder à nouveau à travers le carreau humide de la chambre. Il se pinça les lèvres afin de contenir sa soif mais finalement, ce fut inutile puisque il se jeta sur Moka et la morda brutalement au cou. Les deux jeunes gens étaient à terre, Vladimir sur la brune. Il n'avait pas l'air de vouloir s'arrêter, il devenait fou, en pleine extase.

Moka ne comptait pas partir. De toute façon elle n'eut pas le choix de rester puisque Vladimir se jeta sur elle et la mordit au cou brutalement. Il semblait ne pas vouloir s'arrêter. La belle commençait à être habituée à tout cela. Elle ne le repoussa pas, elle le laissa faire, ainsi elle se sentait plus en contacte avec lui que rejetée. Elle se sentait enfin utile. La douleur faisait couler quelques larmes à la jeune fille.

- Je n'aurais pas du te laisser seul tout ce temps même si tu cherchais à m'éviter. Ta soif s'est accroit. Même si il est vrai qu'en étant dans le coma je ne t'aurais pas vraiment aidé... Prends-en autant que tu veux, je peux enfin me rendre utile. Même si tu veux m'éviter, il faut qu'on se voit pour que je t'offre de mon sang, au moins pour cela...

Vladimir continua ce qu'il faisait pendant encore quelques secondes puis finalement, il se releva et s'assied sur le lit. Il essayait de se contenir du mieux qu'il pouvait et les paroles de Moka lui revinrent en mémoire, des paroles qu'il lui faisait comprendre à quel point il était idiot et qu'il avait le pouvoir de se retenir face au sang, des paroles qui lui rappelait sa vrai nature. Il n'était pas un Level E, il était un Level B et ce genre d'attitude n'était pas digne d'un vampire de son rang. Certes, l'albinos ne s'était jamais soucié de ces manières mais cette fois, il le devait pour la brune et afin de ne pas sombrer dans la démence. Il s'essuya la bouche d'un revers de manche, il était épuisé et ne supportait pas la lumière électrique, il ne supportait pas la lumière tout court ! Vladimir était vraiment devenu grognon et désagréable mais il n'osait pas pour le moment, envoyé balader Moka !
Il se contenta de répliquer d'un ton plein d'agacement mêlé à de la fatigue et d'un manque cruel de politesse !

- Je t'ai dis de me laisser. Je ne parle pas assez bien le japonais ? Ce n'est pas uniquement contre toi, je préfère la solitude et j'étais bien mieux avant que tu arrives. Maintenant, dépêche-toi de quitter cette chambre, je ne veux plus voir personne !

Moka fut blessée par la phrase de Vladimir mais ne perdit pas son sang froid. Comme vous le savez, la belle est très têtue et elle commençait à en avoir marre de laisser ses larmes coulées, de paraître pour la petite fille sensible même si il était vrai qu'elle n'allait pas réussir à refouler ses sentiments très longtemps. Elle colla une gifle à celui qu'elle aimait, elle n'y était pas allée de main morte. La joue du jeune homme saignait et son de son sang, Moka en avait pleins les doigts, elle les lécha, ses yeux devinrent rouge écarlate.

- C'est bon ? Tu as fini ?! Maintenant arrête de faire l'imbécile ! Dois-je te rappeler ta vie d'avant ? Quand tu étais en prison, le 13 que tu as dans le dos. Tu vas me dire que tout cela te faisait plaisir ? Tu t'en es toujours plein, maintenant faut savoir ! Tu aimais bien, oui ou non ? Je ne quitterais pas cette chambre ! Je suis aussi têtue que toi et tu le sais !

La belle s'approcha de lui. Ça y est, elle ne pouvait cacher ses sentiments. Elle passa d'un caractère dur à un caractère plus doux. Elle le serra contre elle... sa poitrine... tout en lui caressant le visage. Quelques larmes qu'elle n'arrivait pas à retenir coulèrent de ses beaux yeux, longèrent ses joues et tombèrent avant de disparaître totalement. Elle ne voulait pas être repoussée, pas cette fois, elle souhaitait vraiment que tout s'arrange entre eux, elle ne pouvait supporter la tension qu'il y avait entre eux deux.

- Arrête... Arrête de vouloir reculer et de revivre dans la solitude. Pourquoi aller vers ce qui est lugubre ? Arrête de me faire plus de mal que tu m'en fais ou que tu m'en as déjà fait. Je t'en supplie... Arrête... Pourquoi me lâches-tu quand j'ai le plus besoin de toi ? Pourquoi ? Ne me laisse pas seule... Ne me repousse pas je t'en pris...

La jeune fille se laissa tomber, sa tête était contre le torse de Vladimir. Elle ne pouvait plus du tout retenir ses larmes, elle retira sa tête du torse de Vladimir. Elle n'osait le regardait dans les yeux. Il était vrai qu'elle était mignonne même quand elle pleurait mais ce n'était pas un raison suffisante à ses yeux pour continuer ainsi. Elle essayait de sécher ses larmes. Elle se releva et écarta les bras.

- Ton but était peut-être de me faire souffrir. Tu as tué mes parents... J'ai erré dans la rue à la recherche d'un abris, je n'ai pas eu le passé des plus joyeux. Ce n'était pas assez ? Pourquoi me lâches-tu quand j'ai le plus besoin de toi ? Pourquoi ? Kaito me fait souffrir parce que je suis avec toi et pourtant je ne dit rien, je ne t'ai pas lâché car je voulais être à tes côtés à n'importe quel prix ! J'étais enceinte de toi et ensuite tu m'as lâché... Si tu veux vraiment en finir... Et bien tues moi ! Je serais morte sans avoir eu de vie joyeuse, ainsi tu seras peut être heureux ? Et bien vas-y ! Fais toi plaisir ! Si je suis lâché par la personne que j'aime et qui est mon unique raison de vivre et bien je n'ai plus rien à faire ici ! La seule chose qui me reste à faire est de me faire enterrer dans une tombe !

Tout cela la blessait mais elle le pensait vraiment. Elle fouilla dans ses tiroirs et en sortit un couteau. Elle s'approcha de Vladimir et le lui donna. Elle se remit face à lui comme elle l'était précédemment.

- Achève ton travail à présent. Ta victoire sera complète. Vise le coeur et cette robe blanche sera imprégnée de taches pourpres, ensuite mon corps se videra de son sang et je serais dans le repos éternel. Tu as tout ce qu'il te faut donc vas-y ! Autant en terminer une bonne fois pour toute ! Ne te retiens pas !

La vampiresse avait un regard sérieux, elle ne plaisantait pas. Elle était prête, prête à être dans le repos éternel et à rejoindre ses parents. Elle s'inquiétait pour sa soeur mais ne le montra pas, elle ne renonça pas.

L'albinos se sentait impuissant dans cette situation inhabituel à ses yeux. Il n'avait pas contesté les gestes de la brune, n'avait pas bougé d'un pouce. Il la regardait faire, en essayant de ravaler ses sentiments et sa pitié. Vladimir n'était pas quelqu'un qui ressentait de la compassion à l'égard des autres alors pourquoi avec Moka, pourquoi est-ce si différent avec elle ? Vladimir savait qu'il devait s'éloigner de la vampiresse afin de la protéger et de la préserver de la prison. Car si l'albinos était malencontreusement découvert par la police, il serait rapatrié en Roumanie ainsi que condamné à moisir en taule et Moka aussi, comme complice. Comme à ses habitudes, l'albinos comptait fuir, il n'était plus en sécurité au Japon, il devait changer de pays, s'en aller loin et se construire une nouvelle identité ainsi qu'une nouvelle vie loin des gens qu'il avait rencontré dans cette académie.
Il porta sa main droite à sa joue enflée et la frotta doucement, en poussant un gémissement de douleur. Il scruta longtemps le couteau dans sa main gauche, caressa la lame luisante et observa son reflet à l'intérieur. Le vampire se pinça les lèvres à sa vue, tous ce qu'il voyait n'était qu'un effroyable monstre et le plus idiot des imbéciles de la Terre entière. Une idée lui passa par la tête. Une idée, auquel il n'avait jamais pensé auparavant. Moka lui demandait de lui ôter la vie et Vladimir leva le couteau dans sa direction, la lame aiguisée vint frôler les cheveux de la belle pour finalement se planter dans le mur d'en face. L'albinos venait de le jeter et balbutia, essoufflé par l'effort qu'il venait d'accomplir.

- Je ne me salirais pas les mains. Tu ne mourras pas car je te demande de vivre et d'être heureuse, voilà ma seule requête. Je ne veux pas te pourrir la vie et te mettre en danger. Et ne me dis pas que tu m'aimes et que tu es joyeuse avec moi, ce n'est pas le cas ! Tu souffres, Moka et par ma faute. Je ne serais jamais un bon père, je suis un monstre et le bébé mérite bien mieux qu'un monstre. Toi aussi, tu serais bien mieux avec quelqu'un d'autre, quelqu'un en qui tu pourrais avoir confiance, un homme qui te protègerait et t'aimerait à la folie, un homme bon, pas un criminel... Laisse-moi, juste quelques temps... J'ai besoin de réfléchir...

Il laissa sa phrase en suspend et alors qu'il sortit une valise pleine de vêtements et de babioles, de sous son lit; une voix l'interpella, une voix lointaine, familière et désagréable. Vladiwir était bien dans la pièce, assit sur le lit, en train de fumer une cigarette et contempler le plafond de la chambre en désordre. Il n'avait pas l'air de se soucier de grand chose et il déclara d'un ton monotone mêlé à de l'ironie et à un sourire forcé.

- On s'en va alors ? J'aimais bien cet endroit, les gens d'ici étaient cool et j'adorais ta voir t'attacher à eux pour qu'ensuite tu ne les blesses ! Le monde est cruel, je suis ton seul ami et le seul qui ne te suis vraiment.

- Je m'en vais, rectification. Toi, tu dégages de ma vie. Je n'ai pas besoin d'amis et surtout pas de comme toi.

L'albinos boucla sa valise puis ouvra la porte dans un claquement singulier qui pouvait brûler les tympans de n'importe qui. Il lança un regard misérable à la brune, avant de passer la porte et de s'engouffrer dans les couloirs à pas lents.

Moka ne pouvait pas le laisser partir ainsi. Il devait comprendre que sans lui elle n'était rien. C'était avec lui qu'elle était le plus heureuse, sa vie avait enfin prit un sens. Sans lui, ce serait un immense vide que personne ne pourrait combler. De plus il parlait du bébé... mais celui-ci n'avait pas survécu. Elle se sentait si seul sans son bien aimé. Même si elle devait être en prison avec lui pour complicité elle le ferait. Elle n'allait pas s'empêcher de lui dire. La belle courra vers lui, arriva dans son dos et entoura sa taille de ses fins bras.

- Pour être heureuse j'ai besoin de toi. Sans toi, un immense vide se forme dans mon coeur que personne ne peut combler. Sans toi je ne suis rien, ma vie n'a aucun sens, je suis perdue. Tu m'as donné une raison de vivre. Le bébé n'a pas survécu... Pour moi tu n'es pas un criminel, tu es mieux que cela. Et si un jour, la police te retrouve, je veux finir avec toi en tant que complice. Ne pars pas... J'ai tant besoin de toi. Je t'en pris rappelle toi des bons moments passés ensemble. Je me fiche de ce que tu appelles ta deuxième personnalité.

Si il voulait vraiment partir, elle n'avait pas le droit de l'en empêcher. Mais si il le faisait, elle le suivrait. Elle ne peut pas le laisser seul, ce serait trop risqué.

- Si tu t'en vas... Emmène moi avec toi, je t'en pris, de plus ce serait trop risqué pour toi de partir seul. À l'académie tu es à l'abris, tu peux toujours te rattraper malgré ton passé. Je te fais confiance pour ça !

La brunette prit la main du jeune homme et la mit contre sa joue. Elle affichait un sourire doux, cela faisait un long moment qu'on ne l'avait pas vu sourire ainsi, un sourire qui montrait qu'elle était heureuse. Sentir les mains de Vladimir contre elle, tout cela lui manquait énormément, ses mains si douce...

- Si tu savais à quel point sentir tes mains contre moi me faisait le plus grand bien, pouvoir te parler comme avant, tout cela m'avait manqué. Quand je suis à tes côtés, l'immense vide en moi se referme...

L'albinos baissa les yeux, conscient de sa stupidité. Il était honteux de ces actions, ces derniers temps mais pendant ce temps, il avait pu réfléchir et enfin comprendre ce qui était réellement important. Il avait besoin de rester au près de Moka car sans lui, elle serait capable de tout. Cependant, il savait qu'en demeurant à ses côtés, il la mettrait en danger, ce qui ne l'arrangeait absolument pas. Vladimir était confronté à un dilemme difficile. Rester avec la brune et veiller sur elle ou alors la quitter pour la préserver plus ou moins heureuse. Il retira sa main hésitante de la joue de la vampiresse. L'emmener avec lui ? Ce serait tout bonnement impossible. Si il devait vraiment partir, ce serait seul afin qu'il ne se souvienne pas de son passé, qu'il oublis tout de lui. Il hocha la tête pour signaler une réponse négative, avant de répondre.

- Non, je ne peux pas t'emmener avec moi. Si je dois partir, j'irais seul. Ne me demande pas pourquoi ? Un jour viendra où je devrais quitter l'académie et les gens qui la fréquentent. Je ne suis pas en sureté ici, je ne suis en sureté nul part. Ils finiront par me trouver. J'ai toujours pris cela à la légère mais à présent, je me rends compte de la gravité de la situation. Il serait sans doute mieux si je me dénonçais, si je rendais les armes. J'ai passé toute ma vie à fuir et à m'éloigner de ceux que j'aimais. Cela suffit ! Je devrais assumer mes actes et les payer. Plusieurs personnes ont perdu des membres de leurs familles par ma faute ! J'ai tué des innocents, dont tes parents ! Je me sentirais soulagé en prison, j'aurais le coeur moins lourd en sachant que je suis puni. Tu as tord, je ne suis jamais à l'abri de ces hommes, je ne suis jamais à l'abri de mon passé... Je ne veux pas survivre, je veux vivre !

C'était bien la première fois que Vladimir se confiait à quelqu'un de ces choses là. Certes, il avait révélé beaucoup de secrets, d'anecdotes à Moka mais jamais il ne lui avait parlé des personnes qu'il aimait. Etrange, la plupart des gens devaient penser de Vladimir qu'il était insensible, qu'il était un monstre incapable d'aimer. Et pourtant, autrefois, il affectionnais du monde, il avait des amis, est-ce toujours le cas aujourd'hui ?

- Vladimir...

Moka ne savait quoi dire ni quoi penser. Après tout elle n'avait pas le droit de le retenir. En essayant de le faire rester, elle allait l'empêcher de se reconstruire. Elle devait le laisser retourner voir les gens qu'il aime. Elle devait l'oublier même si cela lui était impossible. Elle avança devant lui, dos à lui.

- Je... Je suis désolée... Je n'ai pas le droit de te retenir. Je t'en supplie... Ne te livre pas à la police, tu risquerais la peine de mort. Vivre loin de toi me sera difficile, alors reste au moins en vie... Je t'en pris. Je me sentais protéger à tes côtés surtout face à Kaito et à mon frère.

Moka l'embrassa tendrement, un baiser long et langoureux. Elle se retira de ses lèvres, tourna les talons puis avança pour ensuite s'arrêter net. Elle ne pouvait retenir ses larmes plus longtemps.

- Un dernier contact physique avant ton départ...

La belle ne voulait pas montrer qu'elle pleurait. Elle avança, elle savait que sinon elle allait l'empêcher de partir mais elle ne devait pas, elle n'en avait pas le droit.

L'albinos se rapprochait de Moka et la retenait par les épaules. Il en profita pour sécher quelques larmes qui s'égaraient sur ses jolies joues rebondies. Cette séparation lui faisait mal mais il en avait besoin, afin de réfléchir et prendre des jours de congé, lui ferait le plus grand bien ! Il baissa le ton et déclara d'une voix calme et sereine, presque effrayante de la part de Vladimir !

- J'ai besoin de repos et quitter pendant quelques jours, l'académie me ferait le plus grand bien. Tu dois me faire confiance, ce n'est pas éternel. Je reviendrai dans une semaine environ, je pense. Pendant mon absence, je ne serais pas en mesure de veiller sur toi alors ... je veux bien que le professeur le fasse à ma place ...

Même Vladimir n'arrivait pas à en croire ses oreilles ! Lui qui était particulièrement hostile à Niels, il avait demandé à ce qu'il la protège ?!

- Je ne te mens pas. Et ce genre de promesse, c'est vraiment atroce à prononcer ! ajouta-t-il en tirant la langue de dégout et en ricanant juste après.

Moka regarda Vladimir dans les yeux puis elle se blottit contre son torse. Elle n'allait pas supporter cette séparation. Une semaine ? Elle n'y croyait pas du tout. Elle n'était pas sur de survivre à cette séparation. À ses yeux, c'était pire que tout !

- Une semaine, c'est énorme. Pour te nourrir... Pour tout... Je ne suis même pas sur d'y survivre... Je t'aime beaucoup trop pour ça... Je viens tout juste de te retrouver et tu me quittes déjà...

Quand Vladimir lui dit que Niels allait s'occuper d'elle, elle le prit plutôt mal. Après tout elle n'était plus une enfant !

- Je n'ai pas besoin que Niels me surveille ! Je ne suis plus une petite fille ! C'est toi que je veux et personne d'autre !

Moka mit ses mains devant sa bouche puis baissa la tête. Elle se retourna et reprit sa marche doucement.

- Pardon... je n'aurais pas du dire cela ! Excuse moi !

Vladimir se mit à ricaner. Même s'il avait beaucoup changé depuis ces derniers temps, il n'en restait pas moins le même ! Il se rapprocha de la brune et la retenu encore quelques secondes afin de lui dire au revoir dans les règles de l'art. Il s'empara de ses lèvres charnues et se moquant affectueusement de la vampiresse, il ajouta.

- Là, tu te conduis comme une enfant ! Tu ne devrais pas t'inquiéter pour moi, j'ai passé la majorité de ma vie dans la rue alors je me débrouille comme je peux, j'arriverais à trouver de la nourriture et surtout, je ne pars pas les mains vides, j'ai un peu d'argent ! Et ne t'excuse pas, c'est pathétique et ça ne te ressemble pas !

L'albinos lui fit une pichenette sur le front puis il s'éloigna de la brune, après l'avoir serré fort dans ses bras. Sa silhouette s'enfonça dans les étroits couloirs de l'académie pour enfin disparaitre du périmètre de Moka.